Le balado a popularisé un nouveau modèle de narration, qui diffère de celui de la radio. En effet, à la radio, l’amorce d’une nouvelle ou d’un reportage annonce les grandes lignes de ce qui s’en vient: le sujet dont il sera question, les intervenants rencontrés et ce que le journaliste a appris. Dans le balado, et plus particulièrement le balado d’enquête, le narrateur invite plutôt l’auditeur ou l’auditrice à le suivre pas à pas dans sa démarche, sans savoir où tout cela mènera. L’auditoire est plongé dans le mystère et a l’impression de participer à l’enquête plutôt que de simplement y assister.

Pour que ça fonctionne, il faut que l’histoire soit intéressante, bien sûr, mais aussi qu’elle soit bien racontée. Et pour bien raconter une histoire, on doit choisir les bons mots, trouver le bon narrateur, ajouter la bonne musique d’ambiance, mettre les bons effets sonores et assembler le tout de façon intelligente et efficace.

Je vous propose aujourd’hui quelques balados d’enquête qui, à mon avis, contiennent tous les ingrédients mentionnés précédemment.

Pourquoi Julie?

Au milieu des années 1990, alors qu’elle n’a que 25 ans, la chanteuse Julie Masse est au sommet de sa gloire. Pourtant, du jour au lendemain et sans l’annoncer publiquement, elle fait le choix de tout quitter pour s’installer aux Bahamas et fonder une famille avec son conjoint, le chanteur Corey Hart.

La journaliste culturelle Émilie Perreault mène l’enquête pour comprendre ce qui a poussé son idole de jeunesse à faire un des plus grands volte-face de l’histoire du showbiz québécois.

Pourquoi Julie? est une enquête captivante qui explore de façon intelligente, et parfois émouvante, notre rapport à la célébrité.

L’ombre du doute

Chroniqueur et spécialiste des questions policières, l’ancien policier Stéphane Berthomet s’intéresse à des disparitions ou à des homicides non résolus. Passionné par le travail d’enquête, il examine minutieusement les preuves, parle aux proches des victimes et fouille les dossiers pour tenter d’élucider des cas datant de plusieurs décennies.

L’habillage sonore de cette série est très particulier, et une ambiance de mystère s’installe dès le début du premier épisode. On comprend rapidement la pertinence d’avoir un animateur qui a une solide expérience d’enquêteur: M. Berthomet pose les bonnes questions, parfois difficiles, tout en adoptant une approche très humaine lorsqu’il parle aux proches des victimes.

Les grosses têtes du crime

Animé par des étudiants de l’UQAM qui ont eu la chance de participer à un laboratoire d’exploration médiatique en collaboration avec Urbania, ce balado se penche sur des innovations méconnues qui permettent de mieux comprendre les criminels, de les appréhender plus facilement, mais aussi d’améliorer notre système judiciaire. 

Les sujets sont variés et captivants. On y parle entre autres de la manière de résoudre un crime grâce à la linguistique ou encore d’une technique d’interrogatoire québécoise basée sur la science du comportement qui a amené un informaticien à avouer le meurtre de sa femme.

Bonne écoute!

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